…:: Le Château Ambulant ::…

Hayao Miyasaki

Attention, chef d'œuvre !!

Sophie, jeune fille de 18 ans, travaille dur dans la boutique de chapeaux qui appartenait à son père avant qu'il ne décède. Un jour, elle décide de sortir rendre visite à sa sœur malgré le fait que le château ambulant du magicien Hauru vient d'être aperçu. Ce sorcier est craint car il vole soit disant les cœurs de jolies jeunes filles. Mais notre chère Sophie ne le craint pas car elle ne se trouve pas jolie et l'accepte. Alors qu'elle emprunte une petite rue pour éviter la foule, elle se retrouve face à face avec 2 soldats un peu trop insistants, qui veulent l'emmener boire un verre. N'arrivant pas à s'en débarrasser, la jeune fille est sauvée par un beau jeune homme blond se faisant passer pour son chevalier servant, Hauru lui-même. Mais à peine ont-ils réussis à se dépatouiller des soldats que voilà notre héroïne engagée dans des histoires qui ne la concernent pas. En effet, les deux jeunes gens sont suivis par les sbires caoutchouteux de la sorcière des Landes. Heureusement, grâce aux pouvoirs de Hauru, Sophie arrive à destination saine et sauve. Mais il n'est pas bon de fréquenter un magicien comme lui surtout quand il est l'ennemi d'une grande sorcière. Le soir même, alors qu'elle vient de rentrer à la boutique, une bonne femme possédant je ne sais combien de mentons (oui ce n'est même plus un double menton qu'elle a, je n'ai pas eu le courage de compter les bourrelets de graisse encombrant son cou lol) entre et jette un mauvais sort sur la jeune fille qui se retrouve transformée en ……..une vieille dame de 90 ans ! La sorcière des Landes vient à nouveau de frapper.

Ne pouvant rester ainsi, Sophie décide de partir seule pour les landes le lendemain, afin de retrouver la sorcière. C'est sur son chemin qu'elle va faire la connaissance d'un épouvantail, qu'elle surnommera Navet à cause de sa tête qui ressemble à un navet. Ce dernier, la conduira jusqu'au château ambulant où elle pourra se réchauffer. C'est ainsi que notre mamie Sophie intégrera le château en tant que femme de ménage. Elle y rencontrera ses occupants : Calcifer, le démon du feu qui fait avancer le château, Marko le jeune apprenti de Hauru et bien sûr le magicien lui-même qui travaille sous plusieurs noms (Hauru Pendragon ou Jenkins) et qui refuse de répondre aux invitations du roi.

Ainsi débute les aventures de Sophie et de ses amis, avec en fond de toile une guerre entre royaumes.

Sophie retrouvera t'elle sa jeunesse ? Comment va évoluer sa relation avec Hauru ? Pour le savoir, il faut aller voir le film !

Ah que dire de ce film à part qu'il est merveilleux ?!! Une nouvelle fois Hayao Miyasaki nous entraîne dans un monde magique où rien ne semble incroyable, pas même un feu de cheminée qui parle lol.

En plus de montrer que la vieillesse n'est pas une fatalité et que l'on peut vivre même avec des courbatures, le réalisateur nous présente une belle histoire d'amour comme on aimerait en voir plus souvent encore.

Comme dans beaucoup de ses films, il met en scène l'évolution des personnages tant sur le plan psychique que physique, l'un n'allant pas sans l'autre ici. Ainsi nous voyons le beau Hauru, jusqu'à alors obnubilé par la beauté, se transformer peu à peu. Lui qui était un véritable trouillard, prend de l'assurance et ne craint plus de se jeter dans le feu des combats, voulant à tous prix faire cesser cette guerre car comme il le dit lui-même, à présent il a quelqu'un à protéger.

Comme je l'ai dit, nous avons au début du film, une guerre en fond de toile mais peu à peu, elle prend de l'importance. Dans des paysages très européens, on ne peut que faire le rapprochement avec la Seconde Guerre Mondiale qui déchira le Vieux Continent. Les avions lâchant leurs bombes sur les villes nous font irrémédiablement penser aux bombardements subis par l'Angleterre. Les dirigeables, les bateaux à vapeur, très XIXème siècle, cohabitent avec des engins volants sortis de l'imagination sans borne du réalisateur nippon.

C'est en voyant cette guerre prendre de plus en plus d'ampleur que Hauru sortira de sa torpeur et de sa vie oisive. Grâce à sa rencontre avec Sophie, son existence va se retrouver chamboulée. Malgré leurs différences, ces deux là vont chacun transformer l'autre.

Fable poétique, le Château Ambulant est un film à voir, à revoir, à re-revoir à l'infini.

Très belle visuellement, avec une musique somptueuse, qui vous reste longtemps en tête, de Joe Hisaishi et des personnages aussi drôles qu'attachants, cette œuvre vous transporte dans un autre monde que l'on ne voudrait pas quitter. Ces deux heures somptueuses sont comme une pilule du bonheur. A peine sortis de la salle, nous ne voudrions qu'y retourner pour un nouveau plongeon.

Alors que j'étais avec mon amie sur ce pont de pierre qui nous ramenait chez nous, nous laissions derrière nous cet univers merveilleux pour retrouver notre réalité. Mais sur ce pont, qui représentait alors le passage entre le rêve et la réalité, nous ne pouvions nous empêcher de danser au son de la musique de l'ending qui nous trottait toujours en tête. Bel au revoir au Château Ambulant !

De mon propre point de vue, je ne peux m'empêcher de comparer ce film à celui de Tim Burton, « Big Fish ». Leur point commun : la création d'un monde magique, féerique et envoûtant que l'on ne voudrait jamais quitter.

Alors pour ce chef d'œuvre, je n'ai qu'une chose à dire : Arigatô Miyasaki sensei (Merci monsieur Miyasaki)